La crise du coronavirus il y a 5 ans maintenant, a marqué l’essor spectaculaire du Do It Yourself (DIY) . Les confinements ont incité les Français à se lancer dans des projets de bricolage chez eux : le marché du bricolage a bondi de +13 % en 2020, suivi d’une croissance de +10 % en 2021 republik-retail.fr .
Cette tendance s’inscrit dans une évolution plus large des modes de consommation, avec l’essor de l’économie de l’usage plutôt que de la propriété. En effet, 77 % des Français déclarent aujourd’hui « privilégier l’usage d’un produit à sa possession » fevad.com . Dans ce contexte, la location d’outils apparaît comme une réponse à la fois pratique, économique et écologique aux nouveaux besoins des bricoleurs. Regardons de plus près pourquoi la location d’outillage est un modèle en plein avenir pour les professionnels du secteur.
1. Un marché en évolution : boom du DIY, économie de l’usage et motivations des utilisateurs
La pandémie a fait émerger une nouvelle génération de bricoleurs, boostant la demande en équipements. Pourtant, tout le monde n’a ni l’espace de stockage ni le budget pour acheter une perceuse ou une ponceuse qu’on utilisera peu. La location offre ici une solution efficace, économique et écologique ziqy.co . Ce modèle s’inscrit dans l’ économie circulaire : il valorise l’usage maximal des outils plutôt que leur possession individuelle, réduisant ainsi le gaspillage de ressources fevad.com . Un chiffre frappant illustre cette absurdité de la sous-utilisation : selon l’ADEME, une perceuse n’est utilisée en moyenne que 12 minutes sur toute sa vie leshorizons.net . Plus largement, 80 % des objets que nous possédons ne servent que trois fois par an rmc.bfmtv.com .
Ce constat pousse de plus en plus de consommateurs à repenser leurs habitudes et à se tourner vers la location plutôt que l’achat.
Les motivations des utilisateurs à louer leurs outils sont avant tout pratiques et financières , sans négliger la fibre écoresponsable. Une étude récente indique que les raisons principales de choisir la location sont le besoin ponctuel (37 % des répondants), suivi des considérations financières (17 %) et écologiques (6 %) fevad.com .
Beaucoup cherchent à économiser de l’argent en évitant d’acheter un équipement coûteux qu’ils n’utiliseront qu’une fois. Par exemple, une ponceuse à parquet coûte environ 1000 € à l’achat, contre 20 à 50 € par jour en location – un choix vite rentable si l’utilisation est occasionnelle rmc.bfmtv.com .
C’est aussi une solution appréciée pour ne pas s’encombrer d’outils encombrants quand on manque de place, ou pour éviter les contraintes d’entretien et de panne d’un matériel peu utilisé fevad.com . Enfin, l’argument écologique pèse de plus en plus dans la balance :
« Pourquoi acheter des outils qui dormiront au placard alors qu’on peut les louer quand on en a besoin ? » , résume un article grand public boursorama.com . Louer, c’est participer à une démarche durable, en limitant la surconsommation et en prolongeant la vie des équipements.
Cette évolution des mentalités se traduit déjà dans les chiffres d’usage. Certes, le réflexe de la location n’est pas encore la norme, mais il gagne du terrain. Une enquête Viavoice indique que 28 % des Français (et 36 % des adeptes du bricolage) ont déjà loué un outil pour bricoler habitat.zepros.fr . Cependant, seuls 5 % des bricoleurs privilégient aujourd’hui la location plutôt que l’achat systématique de l’outil rmc.bfmtv.com .
Cela montre un énorme potentiel de croissance : beaucoup ont testé la location, sans en avoir encore fait un automatisme. Les freins principaux identifiés par Xerfi sont le coût jugé trop élevé par rapport à l’achat (35 % des répondants) et le manque de services de location à proximité (27 %) habitat.zepros.fr . Mais ces obstacles tendent à s’atténuer avec l’émergence de nouvelles offres plus compétitives et la densification des réseaux de location. En somme, poussée par la montée du DIY post-Covid, par l’attrait d’une consommation plus raisonnée et par la nécessité de maîtriser les dépenses, la location d’outillage séduit de plus en plus d’utilisateurs en France.
2. Zoom sur le marché français : offre actuelle, acteurs majeurs et digitalisation
Le marché français de la location d’outils se structure autour d’une offre diversifiée , portée par des GSB, des loueurs spécialisés et des plateformes digitales.
Grandes surfaces de bricolage (GSB) Des enseignes comme Leroy Merlin , Castorama ou Mr.Bricolage proposent des outils à partir de ~10 €/jour, en click & collect . Elles profitent de leur réseau dense et combinent vente + location pour accroître les paniers moyens. Certaines innovent, comme Leroy Merlin avec la location gratuite 48h via Facebook. leroymerlin.fr lsa-conso.fr
Loueurs spécialisés B2B/B2C Des entreprises comme Kiloutou , Loxam ou Boels adressent pros et particuliers avec des flottes complètes et services digitaux. Kiloutou (500 agences, 1 Md€ de CA en 2022) investit dans la digitalisation via MyKiloutou (réservation, signature, factures). kiloutou.com
Plateformes entre particuliers Des acteurs comme Bricolib , AlloVoisins ou Kiwiiz facilitent la location P2P d’outils à prix réduits (ex : bétonnière à 12 €/jour chez Bricolib vs 38 € chez Leroy Merlin). AlloVoisins compte 3,6 M de membres , et intègre services et messagerie. Mr.Bricolage avait lancé sa propre plateforme La Dépanne , aujourd’hui DirectBrico . rmc.bfmtv.com
Abonnements et modèles innovants Des offres en abonnement émergent : Hilti propose un « fleet management » avec outils récents, maintenance et assurance pour un loyer mensuel fixe . Dans le grand public, des bricothèques associatives offrent l’accès à des outils contre cotisation. Ces modèles répondent à la recherche de souplesse . hilti.fr
Croissance du marché La location d’outils en France a progressé de +80 % en 20 ans , tirée d’abord par le B2B, puis le B2C. Elle représente 35 % du marché de la location d’équipements de construction. À l’international, ce marché atteindra 82,6 Md$ en 2025 , avec +5,7 % de croissance annuelle. En France, la digitalisation accélère l’adoption côté particuliers. ca-moncommerce.com booqable.com
3. Un modèle gagnant-gagnant : bénéfices pour le loueur et pour le client La location d’outils ne séduit pas seulement par son accessibilité : elle crée de la valeur des deux côtés. Bien exploitée, c’est une stratégie rentable, différenciante et durable.
Pour vous, professionnels loueurs Rentabilité récurrente : Chaque outil peut générer 30 à 80 € par jour , et être rentabilisé en quelques dizaines de locations. Cela transforme un achat ponctuel en source de revenus réguliers , stabilisant l’activité et réduisant la saisonnalité. ziqy.co Stock optimisé : Louer plutôt que stocker permet d’ajuster l’offre en continu. Les outils les plus loués guident les futurs achats, les autres peuvent être revendus d’occasion. La location devient un levier de pilotage agile du parc.Fidélisation et différenciation : Proposer la location attire des clients qui ne souhaitent pas acheter, et les incite à revenir pour d'autres projets. Cela vous distingue des concurrents purement marchands, et transforme un simple point de vente en partenaire travaux .Image RSE valorisée : En promouvant l’économie d’usage, vous améliorez votre image de marque et répondez aux attentes de consommateurs soucieux de durabilité. La location devient un axe stratégique de croissance responsable . fevad.com
Pour vos clients bricoleurs Maîtrise du budget : Le client paie uniquement pour l’usage réel. Louer une bétonnière ou une carotteuse quelques heures coûte bien moins qu’un achat neuf , souvent inaccessible. Cela rend le bricolage plus abordable , surtout en période d’inflation. fevad.com Flexibilité et confort : Le client choisit l’outil au bon moment , pour la bonne durée. Pas besoin de stocker ou entretenir. Il profite aussi d’un matériel fiable , souvent mieux adapté que celui qu’il aurait pu acheter. Louer, c’est aussi tester avant d’investir.Responsabilité environnementale : Louer, c’est consommer moins mais mieux. Cela évite le gaspillage, favorise le réemploi et réduit l’empreinte écologique. Une démarche alignée avec les nouvelles attentes sociétales. boursorama.com Plus de services : Avec la location, le client bénéficie souvent de conseils, d’accessoires adaptés , voire de livraison . En cas de souci, il est pris en charge. Cette tranquillité d’esprit renforce la valeur perçue du service.
Vers un modèle enrichi Test & buy : Certaines enseignes proposent de déduire le coût de location du prix si le client achète ensuite. Cela rassure les indécis et crée un lien entre location et vente .Formules d’abonnement : Des modèles type Pass Bricolage ou fleet management (comme chez Hilti) permettent d’accéder à X jours de location par mois ou à une gamme d’outils, créant des revenus récurrents et de la fidélisation . hilti.fr Partenariats intelligents : Réductions croisées avec des magasins, subventions locales ou fourniture de matériel de démonstration : les synergies avec l’écosystème ouvrent de nouvelles opportunités commerciales.
En résumé , la location d’outils s’impose comme un modèle durable, rentable et attractif . En combinant usage ponctuel, services à valeur ajoutée et innovations commerciales, elle répond aux enjeux économiques, écologiques et relationnels des clients comme des professionnels.